Désormais la guerre ne peut continuer longtemps…

« Désormais la guerre ne peut continuer longtemps car tous le monde commence à en avoir assez  ». C’est ce qu’écrit, en janvier 1915, Jean Arrial dans une carte postale adressée à sa femme Véronique. C’est la première fois que dans sa correspondance Jean Arrial s’exprime ainsi mais pendant les années suivantes, il s’interroge très régulièrement sur la fin de cette « maudite guerre ».

Ce soldat du 33ème régiment d’artillerie, originaire de Saint-Crespin sur Moine, souhaite une  «  bonne et heureuse année » à sa femme ainsi qu’à toute la famille. Il s’efforce de la réconforter   « Ne te fais pas trop de peine » d’autant plus qu’elle est enceinte et que le terme de la grossesse se rapproche.

Il lui indique qu’il a appris la mort  de Joseph Réthoré (soldat du 77 RI, mort le 8 décembre 1914 à Hooge en Belgique) beau-frère de sa sœur.

La tradition des vœux se perpétue donc mais avec la guerre en arrière plan.

Ainsi  le Petit Courrier du 1er janvier 1915 s’adresse à ses abonnés, ses lecteurs et tous ceux qui luttent pour la France : «  Les souhaits que nous formons cette année (…) frémissent d’un espoir de rapide réalisation;(…) délivrance du pays, défaite du criminel et barbare agresseur. (…) ». Mais le feuilleton du journal s’intitule « Celles qui pleurent »… et la rubrique « Soldats blessés et morts au champ d’honneur » est présente dans chaque commune.

A Cholet, de nombreux soldats du 77 RI sont tombés en Belgique.(Parmi eux Auguste Bondu, Yves Martial Delon, Marcel Jousse) Deux joueurs du Club Olympique Choletais sont déjà morts en 1914 sur le front et les matchs qui se jouent sur le terrain rue de Strasbourg sont des matchs de bienfaisance au profit des blessés hospitalisés à Cholet.

L’atmosphère reste grave en ce premier janvier 1915 avec l’espérance d’une paix rapide.

Carte de Jean Arrial à sa femme Véronique. Janvier 1915.

Sources :

Le Petit Courrier, 1er janvier 1915, AD49.

Correspondance de Jean Arrial à sa femme Véronique : merci à Clément G., élève de 3ème et à ses parents.

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Une réponse à Désormais la guerre ne peut continuer longtemps…

  1. Mon grand-Père a été blessé je pense en Belgique en décembre 1914. il fut rapatrié à l’hôpital militaire de Saint Brieuc ou il est décédé des suites de ses blessures au début de janvier 1915. Sa dépouille fut rapatriée à Cholet et il repose au carré militaire du 77ième au cimetière de la Croix de Bault à Cholet. Il était soldat au 77ième R.I. de Cholet

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