Yves Martial Delon, un soldat dans la Grande Guerre

Avant la guerre :

Yves Martial Delon est né le 11 août 1893 à Dinan dans les côtes du Nord. Il résidait à Angers dans le Maine et Loire. Il a été élève au collège communal devenu le collège Colbert. Il était commis des contributions indirectes (il gérait les impôts). C’est le fils d’Antoine Pierre Marie et d’Émilie Céline Chicoineau. Il mesurait 1 m73. Il était blond aux yeux bleus. Il avait un nez rectiligne et un front vertical. Il a passé son bac et a réussi un concours administratif aux impôts. Il a fait son service militaire puis est appelé à l’activité le 27  Novembre 1913 .

Pendant la guerre :

Il est nommé caporal fourrier (il s’occupe de l’intendance) au 77 ème RI  le 10 Avril 1914. Il devient sergent fourrier le 8 septembre 1914. Le 24 sergent major puis passe adjudant le 28 septembre. Le 18 octobre il est sous lieutenant.

  • Son trajet :

Yves Martial part tout d’abord de Cholet vers la région de Nancy du 6 août au 19 août  1914 puis du 22 aout au 8 septembre part pour la Belgique en passant par Sedan. Puis s’en va à l’est de Reims du 10 septembre au 22 octobre. Il participe à la bataille de Mondement. Enfin il va à Ypres et  Zonnebeke en Belgique du 23 octobre au 12 novembre 1914 où il meurt lors de la course à la mer pour accueillir les anglais.

Yves Martial Delon

 

  • Sa correspondance qui le fait tenir:

Yves Martial  a envoyé de nombreuses lettres à sa famille. Il ne voulait pas que ses proches s’inquiètent de sa situation, alors, dans chacune de ses lettres, il reste optimiste :

« Ma petite maman, enfin de tes nouvelles ! […] Tu as tort de croire, ma petite maman que mon grade d’adjudant m’expose plus que mon grade de caporal fourrier que j’avais en quittant Cholet. […] Par conséquent, ne te tracasse pas de ce côté et du reste comme le dit le Bon Dieu me protège partout… »

Et il continue de penser à sa famille et d’être un bon fils. En effet il expédie à son père, le 7 novembre, une lettre et lui donne le montant de sa solde de sous-lieutenant soit 462,85 francs. Il l’autorise, bien évidemment, à utiliser cet argent mais lui demande de lui acheter quelques vêtements.

« Inutile de dire mon cher Papa que tu peux disposer de la somme que je t’envoie cependant comme désormais je dois m’habiller à mes frais, je serais heureux que tu vois le maître tailleur du régiment et que tu lui commandes une culotte d’officier pour moi.[…] Je voudrais bien que cela me parvienne le plus tôt possible car la culotte que j’ai emporté de Cholet est complétement usée et ne tient plus. »

Il écrit aussi à sa grand- mère et à beaucoup de ses proches. Il faut savoir que ces lettres mettent en moyenne 8 jours pour arriver à destination.

Lettre d'Yves Delon à sa mère : il évoque la bataille de Mondement

  • Les conditions de vie dans une tranchée :

La vie sur le front est très complexe et les besoins élémentaires des hommes ne sont pas souvent respectés. Il parle régulièrement des conditions de sommeil à l’intérieur des tranchées. Il mentionne l’inconfort dans celles-ci. Il raconte: « sur un sol composé de fumier et morceaux de bois. » « dans un wagon à bestiaux » « en plein air au milieu des champs »…

Mais quelquefois, les soldats ont la chance d’obtenir des matelas. Hélas la vie habituelle dans les tranchées les rattrape souvent trop vite.

Quant à la nourriture, elle est souvent très mauvaise en première ligne. Mais dès qu’ils n’y sont plus ils mangent du poulet, des œufs, du lait du miel… Le 8 Novembre un repas de fête a lieu à 8 heures après être relevé de la première ligne avec de la soupe à l’oignon, des frites, des biftecks et du café chaud.

Le manque d’hygiène est problématique dans les tranchées. Il ne se lave pas très souvent. Le 2 Septembre il cite:  » J’ai pu me laver dans le canal » et le 23  » J’ai pu me laver la première fois depuis 20 jours! Nous avons pu faire cuire des aliments, cela ne nous était pas arrivé  depuis 10 jours. »

  • Sa mort :

Le 12 Novembre 1914 au matin, Yves Martial perd la vie. Le capitaine de son régiment informe ses parents du décès de leur fils:  » C’est un bien douloureux devoir que j’accomplis ici, et mon chagrin est immense devant l’impuissance où je suis d’apporter le moindre adoucissement à l’affreuse douleur que je viens vous causer. Votre fils, le lieutenant Delon a trouvé le 12 Novembre une mort glorieuse sur le champ de bataille de Zonnebeke. Il est tombé en héros et en chrétien tenant entre ses doigts le chapelet qu’il récitait. »

Le lieutenant Génois, dont Yves Martial mentionne souvent le nom dans ses lettres, conte aussi les moments qu’il a partagé en compagnie d’ Yves Martial et les instants qui ont précédé sa mort. Il raconte qu’il était intelligent, bien élevé, exemplaire… Il énonce les quelques conversations qu’ils ont pu échanger le soir dans les tranchées.

Le lieutenant Genois qui écrit aux parents d’Yves Martial Delon pour annoncer sa mort.

Le matin de sa mort, leur compagnie a reçu l’ordre de partir à l’avant pour soutenir une autre compagnie ayant fléchi. Il mentionne que les soldats étaient sous une pluie d’obus qui s’abattaient sans arrêt. Yves Martial est parti combattre « le sourire aux lèvres » et à peine un quart d’heure plus tard, Yves Martial est atteint par un éclat d’obus à la tête. Il rajoute qu’il est mort sans souffrir et que ses hommes ont tous pleuré en apprenant le décès du sous-lieutenant.

Le journal de Yves Martial est un témoignage unique des premiers mois de guerre sur le front. Ce journal est le récit de sa vie quotidienne, nous pouvons donc savoir comment était la vie lors de cette guerre (l’hygiène, la nourriture, le moral des soldats), on peut également savoir ce que les soldats pensaient de la guerre. Dans nos textes précédents nous avons mis quelques passages de son  journal.

Agathe M., Manon P., Pauline C., 3ème C

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Une réponse à Yves Martial Delon, un soldat dans la Grande Guerre

  1. pierrecharlesfaitsonnumero dit :

    De la part de L.Delon :
    Merci de votre article . Votre travail de collecte et de rédaction est très intéressant.
    Je suis heureuse que l’expérience de mon grand oncle soit mis en avant comme celui des autres poilus choletais . Et cela grâce à vous .
    Encore bravo à toutes et à votre professeur .

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