Les élèves ont travaillé sur une poésie où les gens sont en mouvement dans une ville.
Il s’en passe des choses dans ma cité de Guy Foissy
Il s’en passe des choses dans ma cité. Il n’y a qu’à regarder. Moi, un jour, j’ai dit: «J’arrête, je regarde.» J’ai posé par terre mes deux sacs. Je me suis assis. J’ai regardé.
Les gens venaient
Les gens marchaient
Les gens passaient
Les gens tournaient
Les gens filaient
Les gens glissaient
Les gens dansaient
Les gens parlaient
Gesticulaient
Les gens criaient
Les gens riaient
Les gens pleuraient
Disparaissaient.
Il s’en passe des choses dans ma cité. Il n’y a qu’à regarder. On voit de tout, on peut tout voir. Mais ce qu’on ne voit jamais dans ma cité, c’est un regard. Un regard qui vous regarde et qui s’attarde.
Les gens naissaient
Les gens vivaient
Les gens mouraient
Et moi, je restais sur mon banc de pierre, encadré par mes deux sacs. Je regardais.
C’est merveilleux : partout où il y a des femmes, partout où il y a des hommes,
partout il y a la vie.
J’aurais dû me lever. Leur tendre la main.
Leur dire: «Salut.
Bonjour! J’existe. Et vous? Vous existez?»
Je suis resté assis.
Le plus souvent, c’est ainsi que les choses se passent.
Voici des illustrations:
Chloé,
Timéo,
Théo Aubin,
Sarah et
Clément