- Avant la guerre:
Eugène Hublet est né le 17 Mai 1896 à Cholet dans le Maine-et-Loire où il réside.
Il est fils de Alexis et de Eugénie Cartier. Il est étudiant au lycée de Nantes (Lycée Clemenceau actuellement) et a un degré d’instruction de 4 (il a donc son brevet de l’enseignement primaire).
Il mesure 1m71. Il a les cheveux et les yeux brun, un visage et un front large et il a une tache rouge sur le coté droit du visage.
Il avait une intelligence précoce. A 13 et 14 ans il s’amusait à relever les fautes d’orthographes des grands auteurs classiques et contemporains. Il avait de bonnes notes. Il partit pour le lycée de Nantes pour passer son baccalauréat, il le rate et cela le pousse à faire du théâtre. Il est embauché dans un théâtre pour jouer le juif errant où il gagne 60 francs par mois. A 15 ans il commence le théâtre. En 1912-13, avec plusieurs camarades, « potaches cyniques et sceptiques », il fonda une revue : En route, mauvaise troupe…. dont le ton jugé révolutionnaire fut à l’origine d’une bagarre dans la cour du lycée et d’une campagne dans la presse non républicaine dénonçant « l’anarchie au lycée ».
- Pendant la guerre :
Eugène Hublet appelait la guerre: « révoltante et pitoyable folie » mais selon Elie Chamard qui lui consacra quelques pages¹, il fut transporté par l’enthousiasme de la guerre.
En 1915, l’année où il intègre le 68ème régiment d’Infanterie, il a 19 ans. Il est incorporé dans la communication. L’été 1915, il obtient une courte permission qu’il passe avec son ami Jean Sarment et lui confie être amoureux.
En Septembre 1915, Eugène Hublet apprend la mort de son frère, sa douleur est poignante, il écrit a ses parents: « je veux revenir de cette guerre pour être la consolation de votre vieillesse. »
Il écrit régulièrement à ses parents pour exprimer ses ressentis et y raconter ses journées.
Il décède le 27 Octobre 1916 à l’ambulance près de Combles dans la Somme. Il a 20 ans. Il a eu une citation par son chef de Brigade : »Excellent soldat animé d’un haut sentiment de son devoir; mortellement blessé en réparant une ligne téléphonique. »
Le soir de son décès, il est de corvée de soupe. A peine a t-il eu le temps de sortir qu’un fusant de 77 le toucha (C’est à dire un obus). Son ami Augeard s’empresse d’aller le retrouver. Eugène Hublet rentre alors au poste de secours soutenu par Augeard. Là il sent sa vie s’échapper. Il est donc ensuite accueilli par son ancien professeur de Sainte-Marie, l’abbé Civrays. Ce dernier lui propose de le confesser avant qu’il aille se faire opérer. Il accepte en s’étouffant. Il est ensuite emmené sur la table d’opération où il décède de sa blessure qui était très grave. On le plaça ensuite dans un cercueil et on l’enterra dans un cimetière près de Maricourt. Sa sépulture se trouve actuellement dans la nécropole nationale d’Albert dans le département de la Somme.
Toute ses informations sont tirées du livre d’Élie Chamard, qui est une biographie de la vie de Eugène Hublet. Une exposition sur » le groupe de Nantes » auquel appartenait Eugène Hublet poète et soldat malgré lui, aura lieu à partir du 11 février 2017 au château des Ducs De Bretagne à Nantes.
Manon Puchaud, Agathe Mahé et Pauline Charrier.
¹ Elie Chamard, » Un Poète Choletais, Eugène Hublet« .
² Merci à Marion Chaigne, responsable du service Patrimoine de la Bibliothèque municipale de Nantes, dont l’intervention a permis la reproduction de la photographie d’Eugène Hublet à titre exceptionnel.
Merci à Jean-Louis Liters pour la découverte de cette célébrité choletaise et pour sa relecture attentive de l’article.
Merci à Céline Jasniak qui a pris les photos de la Nécropole Nationale d’Albert et de la tombe d’Eugène Hublet. C’est elle qui a également déposé le coquelicot. Une attention très touchante.
Merci les filles pour le temps consacré à la lecture et à la rédaction du portrait !
Sylvie Bossy-Guérin
Pour découvrir les champs de bataille de la Somme, rendez-vous sur le site de L’historial de la Grande Guerre de Péronne.