La Chaussure et la Ficelle
La Chaussure ayant marché
Toute la matinée
Se sentit fort blessée
Quand la semelle fut décollée :
Pas un unique joli bout
de fil ou de caoutchouc.
Elle partit pleurer tristesse
Chez la Ficelle sa maîtresse,
La priant de lui donner,
Quelques brins pour résister
Jusqu’à la journée prochaine.
« Je vous les rendrai, lui clama-t-elle,
Avant mai, parole de sandale,
Promesse et capital ».
La Ficelle n’est pas donneuse :
c’est là son petit inconvénient.
Que fabriquiez-vous au jour levant ?
Demanda-t-elle à cette godasse.
– Matin et soir à tout venant
Je marchais, ne vous embête.
– Vous marchiez ? j’en reste muette.
Eh bien, pleurez maintenant.
Emma, élève de Sixième