Le lundi 12 décembre, l’atelier Artistik a organisé le vernissage de l’exposition des œuvres produites depuis le mois de septembre.

Les jeunes ont préparé eux-mêmes la nourriture proposée, en atelier avec Dominique.

Tous les lundis, de 13h30 à 15h, trois jeunes artistes se rendent à la salle des abattoirs, dans le centre d’Ancenis avec Analie Pourtier et Sandrine Marambaud.

Ils créent des œuvres avec de la peinture, des Posca, … sur toute sorte de supports et en musique pour l’ambiance!

Voici des petits textes présentant le travail de ces trois artistes:

LULUBOUTIN
Artiste d’art abstrait, LuluBoutin créé en silence. Il est absorbé par sa création. Captivé, il se soustrait aux demandes, s’absente aux commentaires, Luluboutin est posé et probablement apaisé.

On ne sait jamais ce qu’il pense, en atelier, place au silence.

Son nom d’artiste lui vient de ses premières créations, son élan sur l’objet chaussure est particulièrement remarquable, ce qui lui vaut d’être associé au grand Christian Louboutin. Depuis, il répond à ce pseudo LuluBoutin qui lui vient de l’autre mais qui lui va si bien, il l’a fait sien.

Le travail de LuluBoutin autour des couleurs, deux trois maxi par œuvre, est le fil conducteur de ses travaux exposés. Le choix est précis, le résultat est toujours réussi.

Coup de cœur pour ses créations dorées et argentées. Le fond est sombre mais la couleur brillante des bombes illumine le tableau, l’adoucit.

Une expérimentation a lieu, il bombe, fait couler, repasse, superpose. Les bords de la toile font limites.

Luluboutin apprécie les grands formats, il aimerait des plus grands encore ou bien il se cantonne au contraire à de très petits. C’est un artiste des extrêmes qui navigue entre démesure et discrétion.

Luluboutin n’est pas un habitué des compliments ni des expositions, alors régalons nous de ses œuvres, tableaux et chaussures qu’il nous fait le cadeau de pouvoir regarder dans cette première exposition.

N’R GRAFF

Pour N’r Graff la musique est préalable à la création. Sur les trajets, c’est lui qui se fait DJ en veillant à contenter les goûts musicaux de chacun. Une fois dans la salle, les enceintes installées, la musique lancée, il peut créer. Des chanteurs comme Gazo, NAPS, RK colorent son univers sonore.

C’est donc dans un bain musical choisi, qu’N’r Graff s’implique profondément dans son acte de création et peut faire phi de l’entourage. Il ne parle pas, le climat est apaisé.

N’r Graff trouve rapidement ce qu’il va faire, son avancement est structuré et son projet artistique toujours réalisé.

N’r Graff apprécie la variété des supports : chaussures, tee-shirt, toiles et des matériaux : bombes, poscas, crayons.

Notons que ce graffeur « adore la puissance de la bombe » ! N’r Graff manie le scotch avec brio pour délimiter la présence et l’absence de la peinture déposée en un jet.

Lorsqu’N’r Graff arpente les poscas, vous reconnaîtrez son style aux allures de pointillisme que l’on pourrait appeler virgulisme avec un peu d’audace.

N’r Graff est adepte de body painting au posca. Une fois ses créations réalisées, il « commande » alors des dessins à situer sur son corps ou bien s’en réalise lui-même, à l’occasion.

N’r Graff donne le ton à l’atelier création artistique, il contribue à en faire un havre de tranquillité, que nous apprécions tous !

THE CAP MAN

Ce créateur a « mille idées à la seconde » , « sans blague » nous précise t-il. En effet, cela va très vite dans sa tête. Avec The Cap Man, à chaque jour son style, son inspiration et sa série de créations. Même si ses œuvres sont hétéroclites, The Cap Man a son univers. Il arpente des registres de fictions a tonalité féerique qu’il revisite à sa main. Le titre de ses œuvres est déjà artistique, il y a une recherche langagière signée The Cap Man. Comme cette belle toile en noir et blanc intitulée : « Le décor ancestral corrompu ». Ou encore « L’anneau Nîme ».

The Cap Man rattache parfois ses créations à un récit qu’il compose pour l’occasion. C’est dans ce cadre qu’il nous parle du « délire du Samouraï ancestral ». The Cap Man fabrique une épée noire à partir d’une branche de bois trouvée, qu’il nomme sword dark. Il en situe l’origine : « Au commencement il y avait un arbre qui était malade. La branche est tombée de l’arbre protecteur de toute la terre. Cette branche a hérité de tous les pouvoirs qui puissent exister. Etc., ». Il peint cette épée, lui constitue le nécessaire pour la porter dans le dos et repart avec. En effet, il est difficile d’« avoir en garde » ses créations, The Cap Man veut les amener avec lui afin qu’elles l’accompagnent au quotidien. Cette exposition ne recèle qu’un extrait de ses œuvres.

The Cap Man peut aussi puiser son inspiration dans son environnement proche, un objet récupéré qu’il customise, une feuille prélevée dans la nature qu’il peint. C’est un artiste de l’instant. The Cap Man ne créé par pour exposer mais pour l’acte de création lui-même. Lorsqu’il manipule la peinture débordante, qu’il la mélange, l’assemble à d’autres matériaux, il se passe quelque chose, il est alors particulièrement apaisé. The Cap Man explore joyeusement, expérimente avec hâte mais aussi s’éparpille, en bref un style unique qui vitalise l’atelier création !