Une CPE face au harcèlement scolaire

La CPE du collège Bérengère de Navarre explique les mécanismes à l’œuvre dans le harcèlement.

Depuis vos débuts de CPE, quels sont les types de harcèlement que vous avez rencontrés ?

J’ai eu un cas de très gros harcèlement moral ou en fait l’élève recevait par message, dans son cartable ou par la Poste, un harcèlement moral. Ça s’est fini au commissariat. C’est le plus gros cas que j’ai eu. C’était un élève amoureux. Vu que ça ne marchait pas, il a harcelé la personne.

Comment avez-vous réussi à identifier le harceleur ?

Ça a pris beaucoup de temps, on a fait des entretiens. C’est toujours par entretien pour essayer de comprendre et écouter la victime, parfois écouter les témoins, tous ceux qui voient tout et qui ne disent rien et qui ne font rien parce qu’un harceleur n’agit pas tout seul. Il a toujours besoin de public. J’ai rarement vu un garçon qui harcèle tout seul. Ce qui l’intéresse c’est que ça se sache. Du coup il travaille plus avec le public qu’avec la victime. Dans nos formations, on nous conseille de ne pas rencontrer le harceleur au début. Il faut le laisser se planter. C’est terrible à dire mais il faut le laisser faire, plutôt monter le groupe contre lui, et convaincre les autres de parler.

Les entretiens, on les faisait individuellement et là c’était tellement grave que c’était avec la Principale. On savait que c’était au sein d’une classe, on avait vu chaque élève de la classe individuellement, en entretien jusqu’à 25 élèves pour arriver à trouver qui c’était grâce aux adresses IP. On a vraiment fait une enquête judiciaire, pour qu’il y ait réparation. C’était un vrai délit. Ça allait très loin.

L’élève en question savait-elle qu’elle se faisait harceler ? Elle était d’accord pour se faire aider ?

Alors au début, et c’est souvent le cas, elle ne parle, et le harceleur non plus. Quand l’élève harcelé ne parle pas, l’autre se sent puissant. Elle ne parle pas, « je peux continuer ». C’est un peu l’escalade, il faut toujours parler car si tu ne parles pas, l’élève deviendra plus dangereux. C’est toujours essentiel que l’élève parle. Si elle n’arrive pas à parler au collège, elle doit en parler à ses parents.

Mais quand vous avez su que l ‘élève se faisait harceler, quelle a été votre réflexion ?

C’est vraiment important de l’écouter , ensuite de se dire « on va faire quelque chose ». On doit agir.

Hélène, Falmata, 4C

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