FUIR POUR VIVRE

De religion chrétienne, Lina et sa famille ont dû quitter leur pays pour fuir les persécutions.

Avant 2014, ils avaient une vie paisible dans leur pays d’origine, l’Irak. Lina travaillait à l’université de Mossoul comme chercheuse en sciences physiques. Son mari, Muataz, était professeur de dessin dans une école chrétienne. Leurs filles, Maryam (née en 2001) et Lydya (née en 2005) étaient scolarisées. Ils vivaient dans une magnifique maison que Muataz avait construite de ses mains pendant quatre ans.

La nuit du 7 août 2014, tout bascule !

Soudain, des hommes armés attaquent le village où ils habitent. « Ça a été la pire nuit que j’ai jamais vécue ! Une nuit d’horreur. Ça a été une attaque barbare et inattendue. En quelques minutes, nous avons tout perdu : maison, travail, tranquillité de vie », explique Lina avec émotion. Après s’être réfugiés dans une église, et alors que leurs filles avaient 9 et 13 ans, ils décident de partir en Jordanie avec d’autres familles chrétiennes. Les visas sont obtenus grâce à la vente des bijoux que Lina a réussi à emporter avec elle. Il est difficile pour eux de faire face au coût de la vie très élevé en Jordanie. Muataz travaille la nuit dans un supermarché. Les dossiers de demande d’asile vers différents pays (Canada, Australie, États-Unis, Allemagne, France) se succèdent.

C’est seulement au bout de deux ans, le 28 Août 2016, qu’ils peuvent être accueillis en France. Trois jours après leur arrivée, les filles sont déjà admises au collège alors qu’elles ne parlent pas français. Les demandes administratives sont lourdes. Une fois l’autorisation de travailler obtenue, Muataz et Lina passent deux ans en tant que salariés d’un chantier d’insertion . Les problèmes de maîtrise de la langue sont un réel frein à l’emploi, et aujourd’hui, ils recherchent toujours un travail. Les filles quant à elles, réussissent brillamment leurs études au lycée.

Photo prise par la famille après leur arrivée en France

Mossoul est loin, mais bien présente.

À la question : « Êtes-vous heureux aujourd’hui ? », ils répondent : «  Ici, nous sommes en sécurité, nous aimons les Français mais nous sommes hantés par notre vie d’avant. »

Maryne & Louise 4C, collège Bérengère de Navarre, Le Mans

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